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Les aventures du Papa Djo
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24 décembre 2009

darien 3

Papadjo  chez les indiens Wounaan de Boca Lora

C'est donc véritablement notre premier jour dans cette tribu indienne de Boca Lora. Nous la commençons de bonne heure pour escalader la colline sur 3km avec notre guide local. Point de guide mais Wilo qui se propose de le remplacer. Pourquoi pas ? puisque l'autre n'est pas au rdv.
Le Wilo nous amène d'abord dans sa case et nous présente sa femme. Elle avait 15 ans et lui 12 lorsqu'ils ont commencé à avoir des enfants. Le 6em a tout juste un mois et se balance dans un hamac. C'est un garçon tout emmitouflé de bleu malgré la chaleur. La maman parait fatiguée et âgée, Wilo ne déclare-t'il pas avoir dans la quarantaine.
Wilo va chercher un chiffon. Il l'ouvre. Oh ! merveille ! il y a dans la paume de ses deux mains 6 ou 7 adorables sculptures faites à partir d'une grosse graine noirâtre. Passé l'écorce, la graine est blanche et se travaille au coûteau. Il y a là, dans les mains de Wilo, tout un paradis en miniature : des toucans, serpents, iguanes, tigres et un colibri.
Ah! ce colibri, comme il est finement rendu, le bec plongé avec délice dans la fleur rouge de l'hibiscus, les ailes délicates festonnées de bleu et de rouge, la queue en éventail. Tous les détails y sont dans un espace réduit à la grosseur d'un kiwi.
Cette petite merveille, Evelyn la veut, comme une gosse qui désire une poupée. Mais Hervé n'a pas sur lui la somme fixée.
Nous partons pour la colline en suivant un sentier bien entretenu qui serpente à travers une jungle magnifique. Wilo s'arrête de temps à autre devant une plante pour nous en décrire les propriétés : la main du Christ, par exemple, qui guérit les cancers, la feuille rafraichissante qui aide à supporter les grosses chaleurs, la canne à pomme, une tige qui pelée se mange en tronçons comme une pomme très juteuse......La jungle est d'une richesse incroyable et c'est pour eux une vraie armoire à pharmacie. Wilo connait bien tout ça car son père décédé était avant le chaman du village.
Arrêt devant un énorme tronc. Il s'agit bien du grand arbre repéré auparavant sur le fleuve. C'est un cuipo. Ces arbres imposants ne se coupênt pas ici. Ces arbres sont comme des châteaux d'eau. Si on les coupe, ils vont déverser une quantité impressionnante d'eau.
Arrivée à 1km de montée, Wilo s'arrête. Nous contemplons le paysage magnifique qui s'étend devant nous, la jungle, les toits de chaume du village qui se pressent le long du fleuve qui serpente à travers la haute mangrove.
Et nous empruntons un petit sentier de descente très abrupte. Ne devions-nous pas monter les 3km jusqu'à voir l'embouchure du fleuve Sabana ? Avec Wilo, on se laisse plutôt diriger. C'est sûr. Il a une forte personnalité et une bonne chache. En bas, direction le café. On lui offre deux tournées. Le jeune homme qui devait nous amener en balade est là aussi; On le questionne pour comprendre pourquoi il n'était pas au rdv. C'est Wilo qui répond à sa place. Wilo se présente comme celui qui connait tout et transmet son savoir. Le garçon reste silencieux.
ca sent le coup fourré.
A 5 h du soir, Wilo doit venir nous rejoindre au bateau pour discuter des randonnées futures; Il arrive dans une pirogue aussi bancale que lui est saoul. Le prix de la randonnée est passé dans les bières. C'est horriblement génant. Il est incapable de tenir un discours correct. Il a même oublié le petit colibris que nous devions lui acheter. On subit poliment. Sauvés par un coup de fil qui nous annonce l'arrivée au village de Rita, la collaboratrice de Michel et de Franck. Wilo se balance dans sa pirogue pourrie en maculant de boue, au passage, mon chemisier tout blanc. Sympa ! au village,  Il se colle à nous, proclamant haut et fort que nous sommes ses clients !
Enfin Rita. Quand elle le voit dans cet état, elle lui dit fermement qu'il a intérêt à mieux se comporter. Nous, nous sommes plutôt soulagés de la voir. Elle nous en débarrasse vite fait.
- C'est malheureux, ce matin, il était vraiment très bien, trés interessant.
- Eh oui ! après, ils boivent tout ce qu'ils ont gagné. Lui, il est saoul tous les jours. Il s'est fait virer par Michel comme directeur du campement ici.
Ah! on en apprend des choses !
Evelyn explique à Rita le rdv manqué avec Michel. Rita prend les choses en mains et téléphone à Franck.
- Evelyn, ce soir, vous êtes nos invités pour le diner dans la case et demain, vous prendrez votre petit déjeûner aussi et vous partirez en pirogue pour une reconnaissance dans la mangrove.
On reprend allure. Ca fait du bien après la séance Wilo dans le Papadjo et dans le village.
A la nuit, nous regagnons le village. Comme c'est beau et mystérieux, toutes ces petites cases sur pilotis éclairées faiblement contre la nuit étoilée. Repas très sympa dans la case avec un couple de touristes italo-lituanien. Nous sommes servis par un couple d'indiens,  poitrines découvertes et tatouées rituellement,paruma chatoyant sur la peau cuivrée.  Rita ne serait pas venue, nous étions presque décidés à partir du village. c'est reparti ! hurrah !

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