Barra Dos Cavalhos :Joseph le Charpentier/La barre et le pêcheur/des miraculés
Et nous voici arrivés sans encombre au village de pêcheur de Cova da Onça, à un mile de la barre de sortie du rio dos Patos.
Nous ancrons près du débarcadère et sommes de suite acceuillis par un charpentier de marine, du nom de Joseph, bien sûr !
Cet homme est très gentil. Il nous offre un café chez lui et nous montre ses modèles réduits. Bientôt, nous sommes entourés par un tas de gens. C'est que très peu de voiliers arrivent jusqu'ici et nous faisons un peu l'évènement.
Nous lui confions notre souci : sortir par la barre et rejoindre la baie de Camamu à quelques 15 miles.
Il nous sort une carte nautique éditée par les compagnies pétrolières et nous nous apercevons que l'espace marin entre la barra dos Cavalhos et la baie de Camamu est minée de récifs coraliens et de hauts fonds. Ce n'est pas avec nos quelques waypoints qui nous donnent juste la sortie de la barre que nous allons pouvoir rallier Camamu. Mais il y a des pêcheurs ici. Un premier homme se présente. L'imbécile veut nous faire franchir la barre à marée basse ! Notre Joseph en pressent un autre qui lui propose de nous amener sains et saufs à Barra Grande de Camamu. Nous discutons le prix :
- Mais, dit l'homme, ils ne veulent pas payer.
- Et alors, dit Joseph, ils ont le droit de négocier, non !
Nous tombons d'accord et à marée haute, nous voilà à la suite de notre pêcheur.
Nous franchissons la barre et nous dirigeons droit entre deux récifs sur lequel la mer brise.
Echantillon de brisant tout près du bateau
Jusqu'ici, nos waypoints concordent. C'est alors que notre pêcheur vire direction Barra Grande. La profondeur va se faire moindre. Il viendra nous dire de remonter toute la dérive. Nous passons à un petit mètre certains endroits. Et nous suivons, concentrés à bloc, sachant que le moindre écart peut nous valoir des éclats.
Ca ! c'est du concentré d'Evelyn.
De toute façon, on fait ça dans la confiance la plus absolue. Il n'y a pas de choix. Celui qui est devant nous risque aussi son bateau.
Quand nous arrivons à Barra Grande, nous remettons l'enveloppe à notre pêcheur, fort heureux de nous avoir mis en sécurité et qui se dépêche ensuite de reprendre la route.
Il vient juste de mettre les gaz quand un bateau rapide de surveillance se pointe. Les deux hommes à bord ont les yeux exorbités. Ils nous font comprendre que nous sommes passés sur des rochers et que le bateau aurait pu éclater. Ils nous regardent vraiment comme des miraculés.
Un peu plus tard, c'est le tour d'un français, résident dans le coin, qui se pointe, le visage grave, la voix forte pour nous déclamer dans une tirade extrèmement longue que nous avons
frôlé la catastrophe, que le pêcheur nous a fait passer dans une zone extrèmement dangereuse.
ok ! en attendant, tout le monde se porte bien et un petit apéro d'arrivée et le bienvenu. Tchin ! Tchin!