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Les aventures du Papa Djo
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18 mai 2010

une coryphène !

7 et 8 mai 2010
Maï-Maï

Nous revenons à Hiva Oa par bon vent de travers, speedant à 6-7nds, ciel tout bleu et soleil caressant. Par le travers, l'île de Montane inhabitée et au loin, bien vite, les contours d'Hiva Oa, la belle. Nous n'avons pas mis le pilote.
- Pöisson en vue !
- tu es sûr ?
Evelyn, à la barre, se retourne. Il y a un sacré frou-frou dans d'eau.
- C'est très dur. Ca doit être un gros.
L'adrénaline monte de dix crans. Notre dernier poisson date des Galapagos, au début de la traversée pour les Marquises. Bien tenir la barre, ne pas faire d'embardée qui profiterait à la bête. Se taire pour ne pas énerver Hervé qui patiemment, mètre par mètre, remonte la ligne. Eviter de trop se retourner. Mais enfin, on a le droit de le voir ce poisson ! Et c'est une coryphène ! une MaÏ-maÏ; On la reconnait à ses superbes couleurs, bleues, turquoises, jaunes, vertes, à sa ligne élancée et à sa grosse tête qui émerge de temps à autre.
Hervé l'a presque ramenée au niveau de la jupe arrière.
- Evelyn ! je vais te passer la ligne. Tiens bien ! elle est énorme. Je vais chercher le crochet.
- On y va maintenant, tu gardes la ligne, je la remonte doucement et je la crochète dès qu'elle est à ma portée.
Evelyn barre en tenant fermement la ligne, sans se retourner, sans faire la curieuse malgré une furieuse envie de l'être. Et soudain !
- Ca y est ! je l'ai ! je la remonte.
Ah ! la bête ! superbe ! plus grande encore que la cubaine pêchée au large de Cienfuegos, lors de notre arrivée sur Cuba. On la mesure : 1m20; l'autre 1.15. C'est le délire à bord. On éclate de rire à tout bout de champ. On se fait raconter la remontée. On salive d'avance à l'idée des nombreux bons repas qui vont suivre. La cubaine nous avait fait une semaine. Alors celle- ci !
- Il va falloir demander à Marie-Jo d'en congeler une bonne partie.
Et nous arrivons à Atuona. Difficile d'ancrer dans ce souk. On s'y reprend à deux fois et nous voici installés sur le tribord de Fraternidade, un énorme voilier école Brésilien, bourré d'équipage et de scientifiques, rencontrés aux Galapagos.
- Bon dia, bon dia !
Sitôt l'ancrage assuré, nous faisons tomber la bête dans notre barque et allons à terre pour la dépecer. On se choisit un endroit tranquille, la douche plein-air des Marquisiens qui s'entrainent quasi-quotidiennement sur leurs pirogues à balancier. L'autre douche, un peu plus loin avec son lavoir est toujours prise d'assaut par les plaisanciers.
Et Hervé attaque avec son coupe-coupe et différents couteaux. C'est ce moment précis, comme alertée par une horloge interne, que choisit pour arriver Marie-Jo dans son taxi-excursion.
On a de la joie de se retrouver.
- Marie-Jo, peux-tu me rendre un service ?
- Quoi ?
- Viens voir !
Je l'amène devant la coryphène.
- Marie-jo, tu la vois. C'est impossible pour moi de toute la conserver dans mon frigidaire. Est-ce que tu peux en prendre plusieurs morceaux et les congeler.
- Je ferai cela pour toi, Evelyn. Pas de problème !
- Et tu prendras un bon morceau pour toi.
La coryphène est presqu'entièrement découpée. Hervé est complètement crevé : la nav, le mouillage, le découpage. Dans ces cas-là, il y a presque toujours un grain de sable pour enrayer la machine. Cette fois-ci, c'est un type(pas un marquisien plutôt un plaisancier) qui n'a cessé de roder autour du poisson. Il n'a de cesse de faire l'interessant et le culot pour interrompre les retrouvailles avec Marie-Jo.
Avec un air inspiré, il entend donner une bonne recette de poisson séché.
C'est embêtant, d'avoir quelqu'un qui s'incruste comme ça, alors que vous avez une tonne de poisson devant vous.
A la fin, il donne sa recette et Evelyn lui offre du poisson. Hervé est furieux. Il ne veut pas découper le poisson pour le type. Malaise !
- Allez-y ! lui dit Evelyn en tendant le couteau.
Et le type se taille une bonne part. Pourquoi pas !
Hervé a du mal à se contenir. Pour un peu, il mettrait l'autre en pièces. Qu'y faire ?
- Tu as vu ce qu'il a pris ? C'est sur la part de Jean. Enfin, Evelyn, je ne te comprend pas.
C'est sûr qu'il y a de quoi raler. Ce triple inconnu a profité de mon euphorie. Il s'en va avec sa prise. Nous donnons tout de même la tête du poisson avec pas mal de chair autour à Jean qui nous avait bien aidé à retirer notre ancre la dernière fois, la queue à David retrouvé ici pour les fêtes, un bon morceau pour Marie-JO et il nous en reste, il nous en reste.Maintenant, repos ! Marie-Jo viendra nous prendre ce soir pour la fête.

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