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Les aventures du Papa Djo
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18 mai 2010

'île de Ua Pou


Normalement, la destination, c'était l'île de Ua Pou.
Nous levons l'ancre de bonne heure car nous avons quelques 12O mn à parcourir, donc un jour de nav. Trés vite, Hervé s'aperçoit qu'en fait la nav est de la moitié. Nous décidons alors de rejoindre une anse sur l'Ouest d'Hiva Oa et d'y ancrer en attendant le soir. Le bateau prend la mer, rejoint le canal du Bordelais entre l'île de Tatuata et d'Hiva Oa, toutes voiles dehors. C'est bon. On se réjouit à l'avance de faire escale dans l'anse d'Hanamenou où nous pourrons nous baigner dans l'eau claire, déjeûner tranquillement et même faire la sieste.
Cependant, juste à la limite de la pointe derrière laquelle se trouve l'anse, on aperçoit les crêtes blanches des vagues. Nous, nous glissons sur l'eau. Les deux voiliers qui sont au-delà de la pointe semblent balloter de tous côtés. Peut-être y a-t'il un courant qui fait des siennes ? Mais non, pas du tout ! lorsque nous-même nous approchons et essayons de dépasser la pointe, c'est une mer houleuse, un vent fort à contre qui nous attend.
- L'anse n'est pas du tout protégée, Evelyn. On aura du mal à l'atteindre avec ce vent debout. Qu'est-ce qu'on fait ?
- Eh bien ! on retourne derrière la pointe où c'est tranquille. On mange, on se repose et on voit.
c'est tout bien pendant le repas. La baie derrière la pointe est calme et protégée. On laisse le bateau gentiment dériver sous grand voile. Mais ça se gâte pendant la sieste. Le vent lève un méchant clapot et ramène le bateau à la côte.
- Hervé ! lève-toi ! il faut riper.
- Où va-t'on ? Si on part pour ua Pou maintenant, on arrivera dans les 2, 3heures du matin et il faudra poireauter pour rentrer dans le port.
- A combien de milles se trouve Nuku Hiva, la dernière île.
- A 2O milles de plus. On y arriverait à l'aube.
- Va pour Nuku Hiva.
- Intérêt à bien préparer le bateau, vus la mer et le vent qui nous attendent derrière la pointe. On va déjà mettre un ris à la grand voile et on avisera après.
Nous repassons la pointe. La houle est moins forte qu'avant. Par contre, le vent a forci. Notre anémomètre hyper paresseux affiche 15nds de vent. Ca doit faire 20, ça. Hervé regagne le pied du mât et met carrément deux ris supplémentaires.
- Nous allons mettre le pilote à vent maintenant. Tiens toi prête à la barre !
Le pilote à vent a changé de pale dans l'eau. Il dispose maintenant d'une pale bien plus longue qui devrait améliorer ses performances.
La mer forcit. Le bateau tient trés bien sous sa voilure réduite. Le pilote, on le constate avec bonheur, est bien plus précis qu'avant. La nuit arrive. Nous gardons nos trois ris car il y a toujours de fortes accélérations. Le pilote maintient sans problème.
A son dernier quart, Evelyn signale qu'il remonte un peu trop au vent. Nous sommes à 3milles nautiques  de l'île. L'aube est venue et une pointe rocheuse se découpe sous un ciel qui s'éclaircit.
- La barre est très dure. Nous avons un problème. Essaie !
Et en effet, il est très difficile de manoeuvrer la barre.
Bon sang !
- Crois-tu qu'on peut rentrer dans l'anse comme ça ?
- Oui ! pas de problème.
- Qu'est-ce qui l'arrête, cette barre ? Est-ce que c'est la courroie du pilote électrique qui a cassé  ?
- Ca, je peux vérifier tout de suite. Passe-moi les clefs haleine !
Hervé démonte  prestement la barre, vérifie :
- Non, ce n'est pas ça. On verra après. Rentrons dans l'anse.
Et nous rentrons dans la baie dite du Controleur avec une barre quasiment bloquée. Cette baie se divise en trois bras qui s'avancent profondément dans la terre. Nous avons choisi le bras du milieu, celui du village de Taipivai
- Hervé, à l'intérieur, avec si peu de mobilité à la barre, je ne pourrai pas manoeuvrer beaucoup . Il faudra ancrer de suite quand je te dirai.
- C'est d'accord. On s'arrête à 5 mètres.
Et nous mouillons à cinq mètres, très loin du rivage, entre les montagnes plantées de cocotiers.
Calme complet ! nous sommes seuls ! seuls ! la première fois depuis Panama ! Ah ! quel bonheur ! mais Hervé est sombre et inquiet. C'est dur. Encore quelque chose à réparer. Et la barre, ce n'est pas rien. Obligé de chercher tout de suite ce qui ne va pas. Un bateau doit être constamment prêt à naviguer.
La barre est démontée entièrement.
- Ah ! mais ce n'est rien !
- Comment ? ce n'est rien !
- Oui ! c'est simplement la graisse qui s'est durcie avec le temps et qui bloque le mouvement de la barre.Il suffit de bien nettoyer et tout va remarcher.
- Nom d'une pipe !
Hervé nettoie, replace tous les éléments de la barre. Puis il la fait tourner. Tout marche à merveille. Maintenant, tous les quarts d'heure, tel un enfant qui a retrouvé son joujou préféré, il fait tourner la barre;
- Regarde, Evelyn, comme elle tourne bien !

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