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Les aventures du Papa Djo
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29 mars 2010

Sur la route des Marquises

Latitude 01°36S par 91°26W
7h30 du matin- 25.03.2010
2999 milles pour rallier les Marquises, soit plus ou moins un mois.

Sur la route des Marquises, nous allons, sur la route des Marquises, nous allons
Avec not bateau, dondaine, Oh ! Oh! Oh! avec not bateau !

La petite chanson, c'est pour le premier jour et la première nuit. Nous avons traversé l'archipel des Galapagos tout en douceur, nos voiles blanches contre un ciel bleu puis un ciel tout étoilé. Sortis des îles, nous nous retrouvons dans une espèce de zone couleur d'ardoise, ciel et mer, avec un cap convenable cependant et toujours à la voile. Fin d'après-midi du mercredi, au loin, des walkiris chevauchent la mer et de grandes gerbes d'écume blanches sillonnent leur passage. Au plus près, ce sont de grands dauphins à la chasse : tout saute devant eux, des raies, de grands poissons. Un spectacle !
Le temps s'obscurcit. Des pluies s'annoncent. Nous ramenons de la toile comme le temps forcit : deux ris dans la grand-voile et tours de rouleau dans le génois. C'est toujours le pilote à vent qui nous conduit. Nous rentrons dans la tourmente. Il pleut des cordes. On met les cirés sur les shorts. Notre régime de banane attaché à l'arrière menace. Opération sauvetage : il mesure un mètre de haut, 20 à 25kl c'est dire le nombre de bananes qu'il faut sauver. A deux, nous le déplaçons laborieusement vers l'intérieur du cockpit où il est déposé. Horreur ! que ne voit-on pas dans le régime, un cafard gros comme deux phalanges d'index, suivi d'un deuzième aussi gros. Alors commence la démolition du régime, Hervé au couteau dépèce la branche par tronçons tandis qu'Evelyn plonge prestement chaque banane dans un seau d'eau pour piéger les cafards. Ca prend du temps tout cela  et il convient aussi de s'occuper du bateau. A la fin, nous récupérons une cocotte minute de bananes à cuire et
 un seau entier de bananes indemnes. La nuit s'annonce. Maintenant, ce ne sera plus un refrain mais une complainte :
-C'est la complainte du Papadjo,
qui se traine au fil de l'eau,
par nuit noire et gros clapôt,
Au large des Galapago(s)

Toute cette nuit, nous essuyons la pluie, la pétole ou le vent contraire. Plus beaucoup d'alternatives. Nous faisons route Sud pratiquement tout le temps au moteur. Ah ! les rêves du Pacifique ! Ah ! ces bons vents qui vous poussent sans vous émousser ! Ah ! ces nuits chaudes toutes étoilées ! On se retrouve en Bretagne, avec nos cirés dégoulinants, nos cheveux collés et nos T.shirts mouillés. Les quarts se suivent sans amener de changement. C'est le pilote électrique qui nous conduit maintenant car le pilote à vent n'aurait pas résisté longtemps aux sautes de vent.
En fait, nous sommes dans une zone de convergence où dominent des vents faibles et inconstants, vents d'orage chargés de pluie. Il nous faut quitter la zone en plongeant au Sud jusqu'à rencontrer des vents plus forts et constants et à ce moment-là reprendre le cap, l'autoroute des Marquises.
Hervé sort du cockpit en ce moment. Il vient de rétablir le génois abandonné en cours de nuit. Ah ! qu'il est chou ! Petit ciré dégoulinant de pluie, bien étroit-c'est celui de sa fille- avec son plastron blanc éclatant et son tour de hanche bleu électrique, tombant à mi-cuisses bien prises sur ses jambes nues, bronzées et poilues, tout comme un dernier modèle de Courrèges pour naviguer dans les Galapagos.  Il déclare que c'est comique pour celle qui regarde mais pas forcément pour lui. Il rejoint aussitôt la salle de bain où s'amoncelle tout le mouillé de la nuit et en rajoute à nouveau.

Sur la route des Marquises, il pleut bien, Sur la route des Marquises, il pleut bien
Sur nos blancs cirés, dondaine, Oh! oh! oh! sur nos blancs cirés.

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