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Les aventures du Papa Djo
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9 mars 2010

Nom d'une pipe, un poisson !

Clak !
Nom d'une pipe, un poisson !
Je vois alors sauter un énorme espadon !
Hervé ! Hervé ! un espadon ! semblable à toutes ces publicités pour la pêche au gros. Incroyable comme il est beau ce poisson avec ce bec et cette arrête dorsale. Il fait des bonds et des bonds. Vite au fil, pour lui en donner un maximum.
Mais au fait, où donc est le fil ?
- donne lui du fil, Bondieu !
- Et oui ! mais il faudrait le trouver. Il a tout coupé. Il n'y a plus rien.
Et nous regardons ce magnifique poisson qui se débat pour se débarrasser du leurre et qui fait des bonds énormes. Tout ça peut-être pour rien, pour se laisser engloutir, meurtri et blessé dans la mer.
Puis, plus rien. Il a cessé de se débattre au dessus de l'eau. Tout est devenu soudain très calme;

Nous sommes sur la route des Galapagos, par tout petit temps. Cela fait trois jours que nous attendons le vent promis qui ne vient pas. Trois nuits où nous stoppons le voilier faute de vent. Cette nuit, nous avons été malmené par la houle. Au petit matin, Hervé a fait son calcul de carburant :
- On peut marcher au moteur, pas sur toute la distance. Mais avec un peu de vent pendant la journée et au moteur pendant la nuit, ça peut se faire.
Ah ! oui, avancer. Le Pacifique est vraiment très lent sous ces latitudes. On pouvait s'y attendre tout comme nous aurions pu avoir ce vent du Nord entre 20 à 25 nds que les prévisions donnaient. Encore heureux que le vent soit portant pendant la journée !
Vu la pénible avance qui est la nôtre, nous nous arrêterons sans doute auX Galapagos.

Hervé confectionne une nouvelle ligne avec du fil plus fort. Ce matin, il avait armé un crochet. C'est sûr qu'avec un tel poisson, il est hors question de le balancer dans le cockpit à la force du bras. 
Ce n'est pas que nous ayons faim. Nous venons juste de finir l'excellent thon pêché en partant de l'île Cebaco qui nous a fait trois midi succulents et le reste abondant de Suira qui nous a servi de dîner aussi.
Nous savons que sous ces latitudes, nous ne pêcherons que du gros, du très gros; Encore faut-il que notre matériel y resiste et que nous nous adaptions correctement à cette pêche-là. Bilan actuel : deux prises, une qui a lâché nous laissant notre matériel et l'espadon de ce matin qui a tout emporté avec lui.

Ce matin, J.Yves du réseau du Capitaine, nous a dit que nous approchions du pôt au noir. Il est vrai que nous avons vu des éclairs à l'horizon. Aujourd'hui, le temps est couvert. Cela repose de l'intense soleil qui nous a accompagnés depuis notre départ.
Nous avons conscience d'un non retour en arrière, de longues navigations 
- Vous naviguez tout seuls ou avec un autre voilier ? nous a demandé André du réseau.
- Tout seuls, André.
Oui, c'est ce que nous aimons. Et ce n'est pas la solitude. C'est comme une liberté immense dans la mer infinie. Rien ni personne pour nous voir, se mesurer avec nous et nous enquiquiner ou nous faire croire que la compétition n'existe plus, que le premier n'arrive pas.......

 Quand on regarde les deux cartes que nous avons achetées à Panama, l'une qui couvre le Pacifique Sud jusqu'à l'Australie et l'autre qui amène sur l'océan Indien, on est presque pris de vertige tellement les distances sont grandes.
Eole se fait tout petit maintenant ! comme c'est ridicule par rapport à la navigation qui est la nôtre; Je vais lui envoyer une réclamation en bonne et dûe forme. La voile, c'est bien. Sans vent, c'est autre chose ! Que de plaisir à voir défiler les horizons avec le bateau qui file bon train sous la brise ! naviguer au moteur, c'est tout simplement avancer, comme celui qui se nourrit au lieu de déguster. Mais, soyons justes ! la mer, dans son immensité, nous entoure. N'est-ce pas là un grand privilège, à voile ou au moteur !

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