Le lagon de Bom Jesus
Carénage du bateau/Bardiaud y amigos/Crabes et Langoustes
Après le carnaval de Salvador, nous voici, avec grand bonheur, de retour dans la nature qui se fait particulièrement belle dans ce lagon du Bom Jesus qui se forme tout autour d'un groupe d'îles, plus mignonnes les unes que les autres.
L'entrée dans le lagon se fait bien sûr entre deux bancs de sable, mais après nous trouvons du fond et mouillons devant un petit hameau de pêcheurs avec une vue circulaire extrèmement idyllique. Malheureusement, quelques gouttes de pluie sont tombées sur mon appareil, peu de photos ont été prises.
Petit port du lagon où nous allons caréner
L'ancre vient tout juste d'être jetée qu'un jeune pêcheur du nom de Ricardo nous propose des crabes de mangrove. Ca, c'est le signe que le coin est bon. Et en effet, il regorge aussi de coques, et de langoustes et nous ne nous en priverons pas. (langoustes à 3euros du kilo, fraîches de l'heure-coques que nous ramassons sur les bancs- Ah! le risotto !)
Nous commençons par visiter le village qui donne principalement du côté opposé au nôtre et dont l'activité semble concentrée sur la pêche: ravaudage de filets qui ont l'allure de voile de mariée sous les bouquets rouges formés par les flamboyants, convoyage en tout genre par de vieux saveiros et passeurs pour les autres petites îles.
Ravaudage des filets sous les flamboyants
Le lendemain, nous posons Papadjo pour un sérieux carénage, juste en face de notre hameau de pêcheur. Le travail va être difficile car nous n'avons plus qu'un scratch vert, de l'Ajax en poudre et des brosses. La barbe de Papadjo semble bien accrochée.
Nous avons à peine commencé que Ricardo arrive avec son propre matériel. Les sociétés "Scratch" et "Ajax" n'ont plus qu'à fermer boutique. Car, convaincus immédiatement par l'efficacité de sa méthode, nous adoptons ses outils, à savoir, tout simplement, des écorces de noix de coco et le sable un peu vaseux qui est sous nos pieds. Et ça marche diablement bien surtout qu'un autre larron, Antonio, se saisit également d'une écorce de coco et avance le travail de ses bras bien musclés.
Hervé et moi, nous éclatons de joie : tout s'en va en un quart de tour et l'ambiance est des plus amicales. On fait la pose autour d'un café. Ricardo nous raconte que Bardiaud est venu faire son carénage ici même et qu'ils sont devenus amis. Bardiaud était alors âgé de plus de quatre vingt dix ans ! quel phénomène ! Cela nous fait bien quelque chose de nous trouver au même endroit que ce grand navigateur atypique.
Après finition du travail, apéro. C'est alors que se joint à nous un troisième larron qui lui amène carrément le repas et les alcools que nous partageons tous allégrement.
Et c'est à nouveau chargés de noix de coco que nous quittons Bom Jesus, deux jours après, en jurant bien d'y revenir.