Lagon de Iguape
Ah! le lagon d' Iguape ! On s'en souviendra. Qu'il soit décrit d'abord avant d'être un peu décrié puis bien encensé ! Il s'étend comme une grande mer intérieure entre l'île des français (où les pauvres ont été repoussés lors de leur ultime bataille pour prendre la région) et le goulet qu'emprunte le fleuve Paraguaçu pour rejoindre la petite ville historique de Cachoiera.
Yvan, le
belge de Maragogipe, nous a donné des renseignements très éclairés sur
lanavigation à faire sur le lagon d' Iguape pour atteindre le convento des los
Franciscanos en ruines où nous voulons faire escale : sortir du bras de fleuve
où nous sommes, rejoindre l'île des français jusqu'à presque la toucher et
prendre comme amer avant de virer sur tribord une église entre deux palmiers.
Rien n'est plus simple. Mais nous n'avons pas reporter tous ces détails sur la
carte. L'ordinateur est simplissime sur l'endroit : pas de noms de localité ni
de repères. Il reste un croquis d'un guide nautique anglais qui signale dans le
fond du lagon, près du goulet, un couvent en ruines. C'est donc là.
Nous
suivons jusqu'à l'île des Français les indications d'Yvan, virons quand
l'Eglise se trouve bien plantée entre ses deux hauts palmiers et faisons
route sur babord, reprenant les
indications de l'Anglais car nous ne voyons pas du tout comment passer par
tribord pour rejoindre le goulet.
Les fameux piquets de la lagune
Une barque à moteur s'ébranle du ponton et deux hommes
viennent vers nous, fort sympatiques.
Vue sur le lagon et une partie du territoire de la
Fazenda
En soirée, repas
chez Fabrizio et Kelly. Ils se sont mariés il y a 7 mois et sont venus
s'installer dans la fazenda, lui comme directeur, elle comme secrétaire alors
qu'elle était pharmacienne auparavent. Mais comme ils sont gentils, ces deux jeunes qui pourraient
être nos enfants. C'est un plaisir inexprimable. Fabrizio corrige gentiment mon
portugais. J'arrive à suivre la plupart de ce qu'ils disent et traduis pour
Hervé qui se lance quelquefois dans des explications, ou me demande de
traduire. Le portugais que je travaille avec une méthode se prend des ailes
maintenant. Tout en parlant nous mangeons du Brie, du Camembert, mais oui!
Fabriqués au Brésil. Il y a de la moutarde Maille et pour le reste, du jambon
de dinde ("peru" en portugais), et de tas de petites choses Brésiliennes délicieuses, le tout arrosé
d'un bon porto. Puis Kelly nous offre deux T.shirts de la Fazenda. Habillés en
plus ! C'est dur de se quitter ! Le coeur est plein de tout cette
gentillesse, de cet acceuil formidable; Mais nous devons prendre la marée ce
soir car demain matin elle ne sera pas du tout propice à la descente.
Cependant, nous ne nous disons qu'au revoir. C'est promis, nous reviendrons à
la Fazenda !
Nota bene : en langage papadjocien, l'enzime glouton est une
espèce en voie de croissance qui est constituée principalement par le
navigateur retraité, bien argenté, français de préférence, qui sait tout, dit
tout, profite de tout, et fort de l'assurance que lui donne ses caisses de
retraite ou ses fonds personnels, se montre conquérant partout et très connaisseur de tout où il mène très souvent en convoi (car il est peureux) son embarcation. Il y a aussi une espèce adjacente d'enzimes
non retraités car bien trop jeunes, alimentés par les caisses de solidarités,
assedic et autres, soit très jeunes dans la trentaine, soit un peu plus âgés.
Mais ce sont des enzimes tout de même. Car l'enzime n'est pas acceuillant, ne
dit pas bonjour. Si cela lui arrive et qu'un petit contact s'en suive, tout
tournera autour de ce que l'on possède, ce que l'on a fait, ce que l'on fera,
autour de ce qu'il y a, ou de ce qu'il n'y a pas;
Où est l'être, où est l'humain !
L'enzime glouton ne comprend pas les Papadjo. Comment est-ce
possible pour lui d'avoir une approche des Casamanciens, des Brésiliens alors
que lui est toujours en troupeau. En Casamance, toujours autour d'une piscine
d'hôtel, avec leurs drinks en main, ils leur étaient bien difficile de
connaître les Abdou, Mamadou et j'en passe.
Ici, si nous nous promenons avec un Brésilien, en
l'occurence Daniel Paolo à Salvador, c'est que nous le payons en tant que guide
! (texto!)
Pauvre Enzime ! Ta gloutonnerie te perdra jusqu'à ton sens
commun !
Ne soyons
pas mauvaise langue en tout !
Il n'est pas question non plus de taxer tout individu d'enzime glouton. Nous ferions erreur. Et nous avons bien des amis dans le monde de la navigation. Et à la reflexion, ne serions nous pas un peu gloutons nous-mêmes ? Cependant, c'est une constatation générale dans ce petit monde et un profil d'individu que nous cherchons à fuir.