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Les aventures du Papa Djo
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29 novembre 2006

Carnet d'Afrique 1

CANARIES / CASAMANCE
Nous sommes partis de La Gomera/Canaries le 24.O9, avec à notre bord un ami de plusieurs années, J. François et les colis préparés pour la Casamance par notre amie Marta de Los Correos del MAR.
Ce fut une excellente traversée par vent portant, nuit et jour quasiment. Le 7em jour, nous avons paré Dakar et le 8em nous entrions dans la Casamance, précédé par un troupeau de grands dauphins. Arrivée magnifique sous l'envol des pélicans.
Le 15 Octobre est arrivé. J. François a pris le Willis pour Dakar et nous nous sommes retrouvés libres sur notre bateau.
P1010005Notre carnet d'Afrique commence donc maintenant, un mois après notre entrée en Casamance. Non que tout fut désagréable. Nous avons passé du bon temps grace à l'acceuil chaleureux que réserve le peuple de Casamance, la beauté et la nouveauté des paysages. Mais l'ambiance à bord pesait trop. Il était nécessaire de prendre du recul. C'est dur de perdre l'amitié, sans bien comprendre les raisons. Il a fallu un certain temps pour évacuer et reprendre le rythme sacré de la vie, se sentir bien dans sa peau et dans ses pensées.

 

 

 

22/1O Pointe ST Georges : à nouveau une tornade !

 

Partis de Ziguinchor,capitale de la Casamance,à 36 miles de l'embouchure,  nous revoici à Pointe ST Georges. Nous respirons mieux s et sentons revenir la vie que nous aimons. Arrivés à la tombée du jour, nous avons mouillé devant la case de Pierre, le chef du village. P1010023Pendant la nuit, une forte tornade nous a réveillés tous les deux. En fait, moi d'abord qui ait senti du hamac où je m'étais installé pour la nuit, une brise de plus en plus forte. J'ai de suite pensé à une tornade. Le ciel était noir. Hervé allait sans doute se réveiller tout seul. Le temps était compté pour ramasser tout ce qui pouvait trainer. Quand Hervé a fait irruption, 5mn n'étaient pas passées, de fortes rafales tombaient sur nous.  Cette fois, cependant, rien n'a été perdu. A Zig, lors d'une précédente tornade de nuit, le moteur de l'annexe mal arrimé était tombé à l'eau. Mais comme d'habitude on n'y voyait rien, même pas la côte toute proche. Hervé a allumé l'ordi pour se rendre compte de la direction que prenait le bateau. Le sondeur marquait O. En fait, le vent nous poussait à la côte. Avec le moteur, nous avons remonté le bateau dans le lit du fleuve. A un moment, nous avons aperçu la lueur d'une lampe torche.

L'ordi ne mentait pas et nous avons pu nous dégager du danger. En fait c'était Michel, un français installé à Pointe St Georges, qui avait pensé à nous et était sorti pour nous donner un repère. Le lendemain matin, Papa Djo était sagement mouillé, non devant la case de Pierre, mais à plus de cent mètres de là, devant la case de Michel.
C'est donc Michel que nous avons vu en premier et qui nous a bien acceuillis chez lui. Diallis, le sergent qui était remonté avec nous sur Ziguinchor lors de notre première remontée, n'était pas chez les militaires mais nous avons pu y cuire notre pain pour la semaine. Je me suis amusée comme une folle à rouler les petits pains des militaires pendant que nos pains cuisaient sagement dans le four. Le boulanger de service me donnait les conseils voulus et à la fin j'ai attrapé le tour de main. Nous sommes partis avec deux magnifiques boules bien cuites. Ici en Afrique, il fait si chaud que le pain monte presque sitôt fait. Le temps d'arriver au camp militaire et il était quasiment levé !

 

23.1O Pointe ST Georges/ Ambiance de village Diola

 

Au petit matin, sont venus deux pêcheurs de crevette du village, Alexandre et  Bernard. C'est drôle, dans les villages christianisés pour la plupart, tout le monde porte un prénom bien français. Souvent, ce sont des prénoms qui datent de nos grands-parents. Nos pêcheurs ont pris un café et nous ont vendu les crevettes qu'ils venaient de pêcher. C'est bon les crevettes mais j'ai été tellement malade avec des crevettes avariées que je ne leur trouve plus de goût maintenant. Hervé finit donc les assiettes.
Vers 11H, Hervé est allé chercher Pierre et Michel pour l'apéro à bord. Ils sont restés très longtemps autour du pastis et nous avons parlé des réalisations de Michel et des besoins de la communauté. Peut-être Marta, de l'association Correos del mar, arrivera-t'elle à leur envoyer des panneaux solaires. Car ce village est complètement désenclavé. Aucune route n'y accède et les voies ne sont que fluviales. Le village vit, comme la plupart des autres, en complète autarcie et ne peut espérer que peu d'aide du gouvernement. Il ne verra pas l'électricité avant des lustres. L'alimenter en panneaux solaires reliés à des batteries serait la solution. Nous verrons si Martha joue le jeu et se débrouille pour récuperer le parc de panneaux solaires abandonnés de la Graciosa. C'est possible avec une volonté comme la sienne.
Il fait chaud aujoud'hui, pas d'air. Vivement la fin de la saison des pluies. On nous promet des jours meilleurs.
De retour sur le village, nous avons été acceuillis par Michel qui nous a réservé un reste de Tiboudiem et de la vache qui rit.B
Nous avons passé la journée avec Michel et Lamine son beau-frère et ils nous ont fait visiter les installations du village : case de santé, dispensaire, maison d'accouchement et maison de l'instituteur.
En fait, Michel est le mécène du coin. C'est lui qui alimente les robinets de deux cases près de chez lui, par un système de tuyaux reliés au puits. L'eau est pompée grace à une pompe alimentée électriquement par des panneaux solaires. C'est lui qui a construit la case de santé etc etc. Personnage atypique et b ien insérré dans la communauté où il agit de concert avec Pierre le chef du village.

 

24.1O Pointe ST Georges/Michel, le toubab parmi les Diolas/Varan dans les herbes

 

Encore un jour ici. Nous attendons Michel et Marcel son fils qui doivent embarquer demain pour Ounioumoune avec nous. Du coup, nous sommes partis en promenade ce matin. Passant par Elisabeth, la matrone, la reine du village, nous avons trouvé un groupe de femmes autour du puits et sous un arbre en train de laver le linge et un groupe d'hommes affairés à la construction de la maison de l'instituteur en compagnie de Michel et de Pierre. P1010032Les femmes, hormis Elisabeth, ne sont guère aimables ici. Elles ne viennent pas naturellement vers vous et n'ont pas le sourire de celles d'ailleurs, même celles qui nous croisent régulièrement chez Pierre. Les hommes par contre sont toujours très gentils et acceuillants. Elisabeth tranche dans toute cette ambiance. Nous avons découvert, ce matin, au retour de la promenade, qu'elle avait mon âge. Cela nous a fait bien plaisir à toutes les deux. Hier je lui ai donné quelques médicaments pour le dispensaire dont elle s'occupe. Elle a noté soigneusement les indications que je lui donnais et a semblé heureuse même du peu que je donnais.
Au retour sur le bateau, halte chez Michel qui nous raconte sa vie assez mouvementée. Sa case est vraiment simple et agréable avec un joli mobilier local. Dans un coin, une énorme jarre contient l'eau qu'il nous sert fraîche. Du côté de la cuisine, une jeune fille  prépare du riz. Michel ne prépare aucun de ses repas. Ce sont les femmes qui s'en occupent pour lui ainsi que le ménage et cela ferait scandale, ici, s'il en était autrement.             

Il vit donc bien avec toutes les responsabilités qu'il s'est données dans le village, la considération dont il jouit. Cependant, il reste seul, sans la femme qu'il s'était choisie ici et qui a préféré le quitter pour un autre blanc de passage, laissant Marcel avec son père. Il y a dû y avoir un beau scandale ici lorsqu'elle a fait ça ! Il fait bon ici sur le bateau. A Ponta, il y a toujours un peu de vent et avec le manche à air et le ventilateur, le bateau sent le frais alors qu'il avoisinne le matin, les 32 degrés et plus l'après-midi. Qu'est-ce qu'une forte chaleur ? Celle dont on ne s'accomode pas. Donc ce n'est pas uniquement une histoire de degrés puisque le bateau était insupportable à 32 degrés en Andalousie et qu'on le supporte bien ici.
Dans les rizières ce matin, il faisait par contre très chaud. Nous avons pris le frais si l'on peut dire sous les palmiers et les baobabs. Le petit garçon qui nous guidait n'était pas très sympa et nous l'avons renvoyé à ses jeux car visiblement cela le déplaisait de nous accompagner. Nous sommes revenus tranquillement dérangeant une compagnie de perdrix et une sorte de lézard de plus d'un mètre de long qui a filé vers les hautes herbes dès qu'il nous a vus. Pas de singes en vue pour le moment. Beaucoup d'oiseaux divers, des pies métalliques, des aigrettes blanches, des huitriers et d'autres dont je ne connais pas le nom mais dont les couleurs sont belles, jaunes, rouges etc.....

P1010033

 

25/10 ST Georges /Ounioumoune : ambiance campement

 

    C'est à l'aube naissante qu'Hervé va rejoindre en annexe la petite plage qui donne ensuite sur la case de Michel. Il est convenu qu'il les réveille pour les embarquer aussitôt. Michel arrive donc avec Marcel et nous larguons immédiatement les amarres pour prendre la marée descendante. Je fais le café et nous prenons le petit déjeûner ensemble. Le petit garçon, de 3 ans et demi est tout d'abord très timide. Il est super mignon et nous rappelle Marco. Au fur et à mesure de son séjour chez nous, il se déridera et arborera ce merveilleux sourire qui nous enchante.
Nous arrivons sans problème et en un temps record à Ounioumoune. Il est vrai que nous avons fait des progrès depuis que nous savons qu'ici, sur le fleuve Casamance, il y a 4 heures de descendante pôur 8 de montantes. L'embouchure du belon s'est faite impeccable. Michel me donne un bon truc pour naviguer dans la rivière : suis toujours les courbes mais jamais le cordon.
  Nous arrivons tôt le matin et bien sûr j'invite Michel et Marcel pour le repas de midi. Et bien sûr, comme il se trouve que notre larron n'a rien prévu question logement et que son propre bateau est à l'état d'épave, Hervé lui propose carrément de loger chez nous. Ah! le visage de Michel quand Hervé lui dit tout cela. Un rayon de bonheur pour l'illuminer. Et en fait, nous allons leur donner du bonheur à tous les deux pendant trois jours, le temps que la pirogue pour Ziguinchor se pointe. Michel est très gentil et le gosse adorable. Hervé en est gaga. Il joue aux petites voitures de Marco et je lui donne un des camions. Nous apprenons peu à peu la triste histoire. Michel a récupéré son fils il y a trois mois.Le petit vit maintenant avec son père par décision de justice. Tout le village s'en occupe et son père est une véritable mère poule. Les apartés entre père et fils sont vraiment touchants. Mais Michel semble avoir été très atteint par cette histoire. Il souffre du coeur et respire bruyamment comme quelqu'un qui manque de souffle. Il se déplace avec lenteur et sa corpulence n'arrange rien.
Nous installons le père et le fils dans le carré pour dormir. Le lendemain, le petit déjeuner avec le lever de soleil sur Ounioumine leur est un délice à tous les deux. Le petit le fait remarquer au père. A midi, nous décidons de nous regrouper tous les quatre au campement de Yacinthe, pour le repas. J'amène ma tonne de linge à Joséphine et réserve pour le repas. Nous retrouvons l'ambiance du campement si spéciale. Il y a là l'équipe d'Anima, Mireille, le médecin, Corinne la dentiste etc. Corinne me donne rdv au dispensaire du village le lendemain pour soigner ma dent creuse. Quelle chance de la trouver là. Il y a aussi Denis le mari de Solange à qui je dis de passer pour récupérer le cadeau promis. Enfin, l'ambiance est super détendue et agréable. C'est bon de retrouver Yacinthe. Paulinias, son second, nous aborde et veut nous remettre de suite le spî réparé par Evelyne.  Joséphine a préparé un super canard des rivières qu'elle sert avec du riz de Casamance après une magnifique entrée de crudités. C'est toujours aussi bon, sous la paillote, avec la vue qui plonge sur la rizière, le b elon et les lointains ponctués par les grands baobabs, fromagers et cocotiers.
Après le repas, Michel et Marcel font un bout de chemin dans le village avec nous. Michel est bien connu et son ex également. Le petit est acceuilli partout. On apprend qu'il y a des décès dans les villages.

 

P1010022


Coucher de soleil sur Pointe St Georges

 

 

26/10 Nioumoune/ au dispensaire

 

Hervé, vers 9h, m'accompagne au dispensaire où Corrine va prendre soin de moi. Au débarcadère, nous faisons connaissance avec Alain, de l'île d'Oléron, dont on nous a déjà parlé. Il vient d'arriver avec son voilier "Voiles sans Frontières".
Au dispensaire, je fais la queue pour obtenir un billet contre 5OO CFA la consultation. Le dispensaire est bien rudimentaire et Corinne qui a travaillé dans des cabinets dentaires hyper sophistiqués m'explique comment elle fait avec les moyens du bord. Ainsi, elle sèche la bouche des clients avec un petit soufflet et dispose de plein d'astuces pour remplacer le lourd matériel européen. Je sors de là, hyper contente, avec ma dent pleine.
L'assistant de Corinne, Séraphin, se montre hyper gentil avec moi également et comme je suis curieuse de savoir comment le dispensaire est alimenté en énergie, il se fait fort de tout me montrer et de m'expliquer. En fait, ce sont toujours les panneaux solaires qui reliés aux batteries fournissent l'électricité. Mais les villages n'en sont pourvus que pour les cases de santé et encore. Dans certains d'entre eux, les accouchements se font à la lampe à pétrole !
Yacinthe part avec l'équipe médicale pour Affiniam. Mireille me charge d'amener au Brésil un stock de médicaments contre le paludisme. Michel nous avertit qu'il va prendre la pirogue Samedi. Nous attendrons Mardi pour partir car le linge ne sera prêt que lundi.
C'est Paulinias qui va gérer le campement en l'absence de Yacinthe. Paulinias qui est plutôt du genre cool.

 

27/1O : Un bon barracuda !

 

Michel et Marcel ont pris la pirogue ce matin. Je respire un peu. Michel n'est pas du genre à faire quoi que ce soit car c'est un pacha dans sa case. Nous sommes contents de lui avoir donné un peu de changement et de plaisir avec son petit garçon.
Nous voici seuls à nouveau avec la routine du bateau, les virées au campement. Alain vient prendre l'apéro à bord. C'est un homme d'aspect solide et énergique. Il vient en Casamance depuis 2ans maintenant apportant du matériel pour "Voiles sans Frontières". Et il a une amie au village.
"Elle se fait appeller Fatou, mais en réalité elle s'appelle Endoya".
Des Fatou, il y en a partout. Endoya, c'est plus joli et plus rare.
Alain en connait un bout sur Nioumoune, l'ambiance animiste qui y règne, d'autant plus que la tante d'Endoya est une reine, cad le personnage féminin qui détient certains pouvoirs.
Au campement, en soirée, Joséphine prépare un superb e barracuda tout entouré de pommes de terre. Des touristes doivent venir mais il y en aura pour nous aussi, si nous le voulons. Je ne résiste pas. Nous dinerons ce soir ici.
L'ambiance change au campement selon les arrivages mais c'est toujours convivial. Nous prenons la Gazelle,  biere locale, sous la paillote d'entrée, avec ceux qui sont assis là et les conversations de toutes sortes s'entament et se prolongent dans la soirée africaine. Ce soir-là, en attendant le repas, il y a autour de la grande table, sous la paillote, J. Michel, Gilbert et Georges, des plaisanciers français et le groupe de touristes nouvellement arrivés. Il y a aussi, Gérard, h2O, avec son fils et Soizic une bretonne qui a son b ateau dans le b elon. Tout le monde se connait bien et sirote de concert.
Le repas sera fabuleux. B ravo Joséphine. Elle a terminé le linge qui s'empile méticuleusement sur les banquettes à l'intérieur. Nous le prendrons demain. Ici, le linge se nettoie dans l'eau des mares. Les femmes y amènent leur bassine. Joséphine est une pro. Mon linge est d'une propreté impeccable.

 

30/1O Ounioumoune/ Festin à bord

 

Dernier jour à Ounioumoune. Hervé pêche une superbe carpe et deux autres petits poissons. En fait, si nous voulons manger à bord, il faut pêcher. Les Diolas vivant en autarcie ne peuvent nous être d'aucun secours. Nous pouvons certes arrêter la pirogue d'un pêcheur. Mais il peut se passer des jours sans que nous en voyions.
Nous allons le matin chercher le linge et faire de l'eau à l'impluvium. Un petit garçon en pirogue prend Hervé pour l'amener au bateau de Gilbert. Gilbert désosse son bateau et Hervé  y a trouvé une cloche de tangon parait-il identique à celle que J. François nous a cassé. Il retient également une ancre.
Nous assistons à un enterrement à Som. Tous les villages de Nioumoune sont représentés sur la place et les hommes de chaque village vont danser une danse mortuaire très faiblement rythmée. Avec Hervé, nous prenons place à l'arrière de tout le monde avec un groupe de femme. Une femme assise sur un banc de plastique se retourne et me l'offre. Je veux refuser mais elle insiste. Ce n'est pas la première fois que je remarque ces gentillesses toutes spontanées. La femme est très belle. Elle dit s'appeller Fatou. Nous restons quelque temps puis laissons la cérémonie.
C'est notre 35 em anniversaire de mariage mais on n'en a pas pris note. Et pourtant, ce soir, ce sera festin avec à bord les deux célibataires en panne de gaz, Georges et J. Michel. Je fais de la tahine et cuisine notre fameuse carpe. C'est un sacré festin et nos deux célibataires sont ravis. Georges nous demande de ramener de l'essence pour faire avec lui et en pirogue un tour dans des belons reculés. Nous partons demain pour Karabane.

31/1O Ounioumoune-Karabane/ Bienvenue au Barracuda !
karabane pour la première fois mais non la dernière. C'est si beau. On se croirait aux Antilles, avec la longue plage incurvée sur laquelle se penche les cocotiers. La mer est toute proche et nous sentons le vent qui est chargé de ses effluves. Halte au Nicolas Bar pour une gazelle fraîche à l'ombre du fromager géant sur lequel s'abrite sa paillotte.L'endroit est très original. Une petite terrasse de sable donnant sur la plage. Le grand fromager qui sert de rangement pour toutes les boissons proposées car Nicolas est aménagé avec une quirielle d'étagères où sont disposées les bouteilles. Nicolas est super sympa et nous passons un moment fort agréable avant d'aller manger au Barracuda, le centre de pêche et campement du coin. Nous y faisons connaissance avec la faune du coin, touristes et pêcheurs français invétérés qui viennent ici plusieurs fois par an et ce depuis des années. Il y a là un gros Bordelais qui exhibe un gros ventre tout rouge et un de Limoges dont la femme a les cheveux rouges. Lorsque nous venons pour le repas, ils sont attablés ensemble et parlent avec entrain. Ils sont habitués à faire des prises impressionnantes. Tous leurs poissons vont au village et bien sûr au Barracuda qui sert des poissons excellents. Nous mangeons super bien pour 25OO cfa. Après le repas, il est temps de prendre la marée pour Elinkine afin de rejoindre ensuite Katakalous. De là, nous irons en taxi jusqu'au Cap Stiring, histoire de rejoindre un centre internet où nous pourrons téléphoner à nos enfants qui doivent commencer à s'inquiéter de nous.
1.1O     Kérabane/Elinkine : un bon ravitaillement !

 

Nous descendons donc le belon pour rejoindre Elinkine, un espèce de gros  bourg multi ethnies où nous pourrons faire des courses en prévision de la virée sur Kalisseye. Nous achetons le gros des légumes à une certaine Marie-Rose qui s'avère très honnête : patate douche, aub ergines, bomgo, oseille. A Côté, une autre matrone vent des cacahuètes qu'elle fait cuire dans du sable. Je lui en achète également. Plus loin, nous trouvons les épices locaux, le tamarin, les piments. J'achète et je verrais comment utiliser. En fait, le riz aromatisé de tous ces épices sera excellent. Nous sommes contents du marché. Il ne reste plus que les fruits. Peut-être les trouvera-t'on demain à Cap Stiring ? Elinkine, c'est plûtôt dépaysant. Un gros village s'étirant sur la rivière, centre de pêche avec ses multiples pirogues multicolores à l'ancre et celle qui sont au débarcadère sous un énorme fromager. C'est là le centre. Cela grouille de vie, s'illumine des couleurs des boubous des femmes et des hommes. Les taxis brousse s'y arrêtent et débarquent puis attendent les clients. En fait, le but est bien de se ravitailler ici pour éviter Ziguinchor. Demain, on fera la banque et le reste des courses à Cap Stiring.

3.1O Katakalous- Cap Stiring/ Ah! les enfants ! Ah ! L'océan !

 

Katakalous c'est surtout le domaine d'un Toubab qui y a installé sa maison, son hôtel restaurant pour autres toubabs  bien friqués et avides de grosses prises de pêche. C'est pas nous du tout et la Gazelle à 12OO cfa vous réfrigère carrément. Nous affrétons un taxi qui nous amène à Cap Stiring. La route longe de chaque côté les marécages.  Cap Stiring n'est pas du tout ce que nous attendions. C'est bien le gros bourg sénégalais avec une ouverture vers le tourisme, vu le nombre de boutiques où l'on vend l'artisanat local. Nous nous précipitons dans un internet climatisé pour téléphoner à nos enfants. Ils ont dû s'inquiéter : voilà plus de 15 j que nous n'avons donné de nouvelles car où trouver un téléphone dans les palétuviers et les rizières. Et en effet, You a téléphoné à J. François qui l'a rassuré. Nat s'inquiétait : elle a déménagé sur Pessac et commencé son travail. Pas de nouvelles. C'est un grand bonheur que de leur parler à nouveau. Tout le monde va bien. Les petites filles poussent comme des merveilles. Il y a même du nouveau concernant Gwéno. Madeleine en tapant simplement le nom de famille de Gwénola et son prénom est tombé sur le résultat d'un concours d'aide-soignante. Gwéno est admise à la 33em place. Formidable pour elle; Je ressens un rare bonheur; Avoir des nouvelles de ma fille.
Après internet, il est temps de se restaurer et on nous indique un petit restau "casa bambou" qui s'avère très propre avec une cuisine simple mais bonne. Il est géré par deux français qui vivent ici 6 mois de l'année. L'ambiance est très amicale comme partout. Et après, et bien je traine Hervé vers la mer. Il fait chaud, très chaud même et la route est longue. Mais l'océan est là qui nous attend et que personnellement j'attend. Cela fait trop longtemps maintenant que nous en sommes privés. C'est beau La Casamance mais ce n'est qu'un fleuve. Cela n'a pas le souffle de la mer. Lorsque nous débouchons enfin sur une dune, l'horizon illimité s'offre à nous avec le frémissement des gros rouleaux que la mer charrie sur une immense plage. Des pêcheurs halent sur le sec les lourdes pirogues à l'aide de rondins de bois. Hervé ne peut s'empêcher de les aider. Puis, nous nous éloignons du village des pêcheurs et allons nous baigner dans les rouleaux; AH ! c'est bon ! cela faisait si longtemps. Hervé en enlève même le maillot. Il est vrai que nous sommes seuls sur une plage immense. L'eau est chaude. C'est super agréable. Voilà vraiment ce qu'il me manque : la mer, la navigation à voile, la sensation du vent marin, le balancement, l'ondulation, la rythmique de la mer. Maintenant, je le sais et je peux  comprendre ce manque au creux de mon être.
Impossible de faire de l'argent. Le distributeur est en panne. Du courrier nous attend au pérroquet . Peut-être la carte bancaire. Cela fait plus d'un mois que la carte se balade. Il va falloir retourner à Ziguinchor. Quelle poisse !

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